La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite loi ELAN, renforce, tout d’abord, les peines complémentaires pouvant être prononcées par les tribunaux à l’égard des marchands de sommeil.
Tel est le cas pour :
• L’interdiction d’acheter un bien immobilier à usage d’habitation ou un fonds de commerce d’un établissement recevant du public (ERP) à usage total ou partiel d’hébergement ou d’être usufruitier d’un tel bien ou fonds de commerce, dont la durée est relevée à 10 ans maximum (au lieu de 5 ans sous la loi ALUR) ;
• La confiscation des biens ayant servi à commettre l’infraction.
La loi ELAN rend ces deux peines complémentaires obligatoires, le tribunal saisi étant contraint de les prononcer en cas de condamnation, sauf décision spéciale et motivée (article 225-26 du Code pénal).
Par ailleurs, la loi ELAN instaure ou renforce des dispositifs non pénaux pour rendre la lutte plus efficace :
• elle modifie le Code général des impôts en prévoyant d’étendre la présomption de revenus aux marchands de sommeil condamnés, dans l’objectif d’exercer une pression financière renforcée sur eux. Le propriétaire indélicat est présumé avoir reçu un revenu imposable égal à la valeur vénale des biens mis à la disposition des occupants ou égal au montant des sommes d’argent provenant directement de l’infraction ;
• elle oblige les syndics professionnels de copropriété et les agents immobiliers à déclarer au procureur de la République toute activité suspecte pouvant se rapporter à des marchands de sommeil au sein de la copropriété ;
• elle systématise, sauf dans les cas d’urgence, l’astreinte administrative en matière de police administrative spéciale de lutte contre l’habitat indigne.