Lettre d'information n° 3 du PDLHI de Vaucluse - Janvier 2021
 

ACTUALITES

Réforme des polices spéciales de la lutte contre l’habitat indigne : décryptage du décret du 24 décembre 2020

Dans l’objectif de simplifier et uniformiser la lutte contre l’habitat indigne (LHI), l’ordonnance du 16 septembre 2020 relative à l’harmonisation et à la simplification des polices des immeubles, locaux et installations crée une nouvelle police unique de la sécurité et de la salubrité des immeubles bâtis, en remplacement d’une dizaine de polices existantes.

Le décret du 24 décembre 2020 vient compléter les dispositions prises par cette ordonnance en apportant les précisions nécessaires à la mise en œuvre de cette nouvelle police.

Le décret définit, entre autres, les règles applicables à la procédure contradictoire précédant l’arrêté de mise en sécurité, les règles de consultation de l’Architecte des Bâtiments de France, le délai d’exécution des mesures de réparation ou de démolition, les règles de notification des arrêtés ainsi que les règles en matière de copropriété.

Pour mémoire, l’ensemble, pris sur le fondement de la loi ELAN s’applique depuis le 1er janvier 2021, uniquement aux arrêtés notifiés à compter de cette date.

Vous trouverez à disposition :

Les modèles suivants de courriers et d’arrêtés dans le cadre de la mise en œuvre de la procédure de mise en sécurité, en cas de défaut de solidité nécessaire au maintien de la sécurité des occupants ou des tiers, sont également à retrouver sur le site internet de la préfecture :

En savoir plus : consulter le site internet de la préfecture de Vaucluse

PDLHI EN ACTION

Réaliser une enquête habitat pour un traitement adapté des signalements

Face au constat de dysfonctionnements au sein d’un logement par l’occupant, lorsqu’il est locataire du logement, ou une tierce personne (voisin, travailleur social, opérateur…), le propriétaire du logement est généralement la première personne contactée pour faire part de la situation et y remédier.

Mais lorsque le propriétaire n’agit pas, ou lorsque la situation concerne un propriétaire occupant, l’intervention de la commune doit être recherchée en réalisant un signalement, directement auprès de celle-ci ou via le Guichet unique des signalement d’habitat indigne mis en place par le PDLHI 84.

Une fois saisi, le Maire va diligenter une enquête par ses services afin d’établir un diagnostic de la situation.

Un agent prendra alors l’attache de l’occupant du logement et programmera une visite du logement, en présence ou non du propriétaire bailleur le cas échéant. Au cours de cette visite, l’agent relèvera l’ensemble des non-conformités du logement. A son issue, un rapport de visite (ou d’enquête) sera établi qui les détaillera avec précision.

Cette visite, qui permet d’évaluer les dysfonctionnements signalés de l’habitation, est essentielle pour cibler le traitement adapté des suites à donner à la plainte.

En effet, les désordres peuvent relever :

1/ de la non décence : une orientation vers les services de la CAF ou la MSA si le locataire est allocataire des aides au logement sera privilégiée. Les locataire et propriétaire bailleur seront informés des conclusions du rapport. En cas d’inaction du propriétaire bailleur, une conciliation pourra être recherchée auprès de la commission départementale de conciliation des baux d’habitation de Vaucluse, compétente en matière de non-décence d’un logement, ou d’un conciliateur de justice. En ultime recours, le locataire n’aura d’autre choix que de saisir le tribunal judiciaire territorialement compétent pour contraindre le propriétaire bailleur à mettre en conformité son logement ;

En savoir plus : voir le guide d’évaluation « qu’est-ce qu’un logement décent ? »

2/ de manquements au règlement sanitaire départemental (RSD) : dans ce cas, le rapport sera transmis au locataire et/ou au propriétaire bailleur ou non afin de recueillir leurs explications. La réalisation des travaux nécessaires à la « mise en conformité » du logement au regard du RSD sera alors demandée dans un délai raisonnable.

  • Le propriétaire réalise les travaux nécessaires : le dossier est classé après contre visite.
  • Le propriétaire ne réalise pas de travaux ou bien ne se manifeste pas : le Maire adresse une mise en demeure de réaliser les travaux avec un délai d’exécution. Si les travaux ne sont toujours pas exécutés à l’issue du délai imparti, un procès-verbal d’infraction est alors dressé par le maire et transmis au procureur de la République qui appréciera les suites judiciaires à donner.

Les non-conformités au décret décence ou au RSD n’ouvrent pas de droits spécifiques en matière de protection des occupants (pas de suspension des loyers, pas d’obligation de relogement), ni au titre du droit au logement (DALO).

3/ de l’insalubrité : l’insalubrité est une qualification d’un habitat dégradé mettant en danger la santé ou la sécurité physique des occupants, de par lui-même ou de par les conditions dans lesquelles il est occupé. Si l’enquête habitat relève des dysfonctionnements de ce type, alors un signalement est immédiatement transmis à l’ARS-DT84 qui diligentera une enquête sanitaire pouvant déclencher la prise d’un arrêté préfectoral d’insalubrité. Le traitement de l’insalubrité n’entre, en effet, pas dans le champ de compétence du Maire.

Attention : Un habitat présentant des dysfonctionnements n’est donc pas forcément insalubre.

Nota : Sur Avignon, la commune disposant d’un SCHS ayant délégation sur les procédures du code de la santé publique, une seule visite permet la qualification des désordres et l’intervention publique.

Nota : dans le cadre des actions menées par le PDLHI, un guide méthodologique sur les non-conformités au RSD est en cours d’élaboration.

4/ de la mise en sécurité des occupants et des tiers d’un logement, d’un immeuble lorsque celui-ci présente des risques : Le traitement de la mise en sécurité des logements/immeubles relève du Maire. Le constat permettra à ce dernier de prendre un arrêté de prescriptions de mesures et travaux à l’encontre du propriétaire concerné après l’avoir invité à faire part de ses observations.

Sur plus de 660 signalements réalisés auprès du Guichet unique depuis son lancement, 82 % des problématiques d’habitat dégradé relèvent de non-conformités au règlement sanitaire départemental.

Lorsqu’une situation est signalée à la commune, il est donc important qu’elle puisse réaliser une enquête sur place afin d’évaluer les désordres, d’orienter, si nécessaire, vers les personnes compétentes et d’adapter la réponse à y apporter.

Il convient enfin d’être vigilant : l’intervention des services de la commune a pour objectif de vérifier les règles d’habitabilité du logement ; elle ne s’inscrit pas dans une logique de relogement.

EN DIRECT DU TERRITOIRE

Le 5ème Programme d’Intérêt Général (PIG) de Vaucluse a commencé …

Ce nouveau Programme d’Intérêt Général (PIG), en place depuis juin 2020 et porté par le Conseil Départemental de Vaucluse, intervient sur tout le territoire, en dehors des secteurs couverts par des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH).
Ce programme permet de financer des travaux de rénovation pour les propriétaires bailleurs qui souhaitent mettre en location leurs logements avec un conventionnement passé avec l’ANAH.

Il permet également de venir en soutien auprès des propriétaires occupants modestes et très modestes pour l’amélioration de leur logement, en rénovation thermique, adaptation du logement pour des personnes en perte d’autonomie (adaptation de salle de bain, monte escalier, accessibilité…) ou pour des logements dégradés.

L’opérateur en charge de l’animation du programme est SOliHA 84 (Renseignements au 04 90 23 12 12 à Caumont sur Durance – place du Marché).

35 permanences ont été mises en place pour vous accueillir et vous renseigner. Vous pouvez les contacter pour trouver la permanence la plus proche de chez vous.

En savoir plus : voir www.vaucluse.soliha.fr

FOCUS SUR

La ventilation et l’aération dans les logements

Au sein d’un logement, les sources de pollution sont multiples : produits d’ameublement, d’entretien, utilisation de matériel de bricolage, équipements de chauffage et de production d’eau chaude, tabagisme, utilisation de bougies, présence de plantes ou d’animaux domestiques, etc. Par ailleurs, l’activité humaine réalisée dans une habitation génère une humidité constante : se laver, respirer, transpirer, cuisiner… qu’il est nécessaire d’évacuer des pièces.

Autant de facteurs de risques sur la santé des occupants du logement mais aussi sur la qualité du logement.

Mais de quels risques parle-t-on ?

Les risques d’une mauvaise ventilation sur la santé :

  • Des moisissures, champignons et salpêtre, dégageant des allergènes, peuvent apparaître.
  • Les appareils de chauffage, chauffe-eau dégagent du monoxyde de carbone, pouvant provoquer des intoxications.
  • La fumée de cigarette stagne dans l’air.
  • Les poussières s’agglutinent dans les espaces à vivre.
  • Etc.

Ces pollutions peuvent provoquer des irritations, des réactions d’asthme, des allergies respiratoires pouvant aller jusqu’à l’empoisonnement.

Les risques d’une mauvaise ventilation sur l’habitation :

La présence de buée sur les fenêtres, l’apparition d’un dépôt blanc au bas des murs, la présence de taches noires dans les murs, l’apparition de champignons (mérules) sur les poutres, planchers et charpentes,… sont autant de symptômes, provoqués par une mauvaise ventilation, qui dégradent l’habitation.

Aussi, quel que soit le contexte sanitaire dans lequel la population évolue, assurer une bonne ventilation et aération de son logement, par un renouvellement régulier de l’air dans tous les espaces clos, est indispensable à l’obtention d’un air sain dans le logement et à son entretien.

Ce renouvellement d’air peut être réalisé au moyen d’une aération (ouverture des fenêtres…) et/ou d’une ventilation naturelle (bouches et grilles d’aération) ou mécanique (ventilation mécanique contrôlée ou VMC) suffisante, afin d’apporter de l’air "neuf", venant de l’extérieur, d’évacuer vers l’extérieur l’air ayant séjourné à l’intérieur, d’éviter le recyclage ou la recirculation de l’air dans les locaux mais encore les moisissures, les risques d’intoxication ou d’irritation…

Un seul mot d’ordre : assurer une aération régulière de votre logement !

Que le logement soit pourvu ou non d’un système de ventilation, il est ainsi recommandé de procéder à :

  • une vérification du bon fonctionnement des orifices d’entrée et de sortie d’air :
    Les dispositifs de ventilation et aération, quels qu’ils soient, ne doivent pas être obstrués au risque de provoquer des moisissures, des odeurs perceptibles, des gênes respiratoires, des intoxications, de créer des ponts thermiques dans le logement, etc.
    Pour s’assurer de leur bon fonctionnement, il est important d’effectuer un nettoyage régulier du système, c’est-à-dire nettoyer les filtres, les bouches d’extraction et aussi les grilles d’aération… La poussière s’accumule aussi sur ces différents dispositifs altérant la qualité de l’air du logement. En présence d’une VMC, il est également possible de la tester afin de s’assurer qu’elle est en bon état de marche.
  • une aération régulière par ouverture en grand des ouvrants (fenêtres…) au minimum pendant 10 à 15 min deux fois par jour, ce quelle que soit la période de l’année (même en hiver lorsque le logement ne dispose pas d’une VMC en fonction) ;
  • une aération dès que des activités, sources de pollution de l’air, sont réalisées au sein du logement telles que de la peinture, du bricolage, du ménage, de la cuisine…

Notre logement étant notre premier lieu de vie et par essence majoritairement clos la plupart du temps, adopter ces réflexes simples, c’est agir pour améliorer la qualité de l’air qui y circule mais aussi pour réduire les risques liés sur notre santé et sur la qualité de notre logement.

La crise sanitaire que nous connaissons actuellement nécessite de maintenir cette vigilance.

BREVES

Crise sanitaire : Le PDLHI toujours en action

Malgré la crise sanitaire en cours, les partenaires du PDLHI 84 poursuivent leurs actions et restent mobilisés pour agir contre toutes les formes d’habitat indigne ou dégradé.
Dans ce contexte particulier où les vulnérabilités peuvent s’accentuer, il est important de continuer à faire connaître et signaler toute situation d’habitat présentant des dysfonctionnements au Guichet unique des signalements de Vaucluse afin de permettre aux acteurs concernés d’engager les actions visant à y remédier :
  • en ligne : www.habitatindigne84.org
  • par courriel : contact@habitatindigne84.org
  • par téléphone : 04 90 16 34 38 ou 0806 706 806

A LIRE, A VOIR

A voir l’interview d’un personnel médical sur la

consultation enfance environnement

VOS CONTACTS AU SEIN DU PDLHI

La Direction départementale des territoires (DDT) :
ddt-lhi@vaucluse.gouv.fr
La Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) :
ddcs-directeur@vaucluse.gouv.fr
La Délégation départementale de l’Agence régionale de santé (DD84-ARS) :
ars-paca-dt84-sante-environnement@ars.sante.fr
Le Service communal d’hygiène et de santé (SCHS) d’Avignon :
secretariat.hygiene@mairie-avignon.com
La Caisse d’allocations familiales (CAF) :
caf_non_decence.cafavignon@caf.cnafmail.fr
La Mutualité sociale agricole (MSA) :
conseil_relations_exterieures.blf
@alpesvaucluse.msa.fr
Le Conseil départemental de Vaucluse :
enviro-habitat-agri@vaucluse.fr
L’ADIL84 :
contact@habitatindigne84.org

Mentions de publication

 
Directrice de la publication :
Mme Marie-Charlotte EUVRARD, sous-préfète chargée de mission à la ville
Rédaction en chef :
M. François GORIEU, directeur départemental des territoires de Vaucluse
Conception et mise en page :
DDT de Vaucluse - Service Ville Logement Habitat - Mission Habitat Indigne